CYCLISME - PARIS NICE 2010

Boom, l’effet de surprise


Le premier rendez-vous de Paris-Nice a consacré un espoir du cyclisme néerlandais, Lars Boom. Le leader de la formation Rabobank a signé le meilleur temps du jour sur le prologue, avec une avance de trois secondes sur l’inépuisable Jens Voigt, six secondes sur Levi Leipheimer. Alberto Contador, avec le quatrième chrono conserve son statut de favori de la course, avec 6’’ d’avance sur le porteur du dossard numéro 1, LL. Sanchez.

Le plus jeune, le plus vite !
Les premiers coureurs s’élancent sur le parcours sous un ciel totalement dégagé, avec une température de 3 degrés. Le vent qu’ils doivent affronter de face sur les deux derniers kilomètres s’installe pour la journée, maintenant donc un niveau de difficulté stable. Après un premier temps de référence solide établi par l’Espagnol Xavier Tondo Volpini, le fauteuil de leader provisoire est occupé par le Slovaque Peter Sagan, qui est également à 20 ans le plus jeune coureur engagé sur l’épreuve.

Le cross à l’honneur
Après Sagan, habitué aux podiums de cyclo-cross dans les catégories de jeunes (vice-champion du monde juniors en 2008), c’est un autre cador des pistes boueuses qui prend les commandes de la course. Le champion du monde de la spécialité en 2008, Lars Boom, qui roule également pour le classement des jeunes, améliore de dix secondes le temps à battre.

Les outsiders en retrait
Une évolution du classement est attendue avec les prestations des grands outsiders de la course. Mais Sylvain Chavanel, Alejandro Valverde et Frank Schleck (avec un déficit déjà pénalisant), terminent tous les trois loin du Néerlandais. David Millar, avec 11’ de retard sur le chrono de Boom, reste lui aussi en retrait.

Le doyen dans les temps
Levi Leipheimer atteint l’arrivée avec une performance conforme aux attentes que l’on peut placer chez un spécialiste de l’exercice individuel, mais bute lui aussi sur le temps de Boom. La victoire se profila alors pour le jeune néerlandais, qui attend avec anxiété l’arrivée d’Alberto Contador. Mais l’Espagnol, vainqueur du contre-la-montre inaugural de Paris-Nice en 2009, se montre légèrement moins tranchant, et doit se contenter de la quatrième place du jour. En revanche, Jens Voigt fait honneur à sa réputation de rouleur. Le doyen du peloton signe le deuxième temps, laissant Lars Boom endosser le premier maillot jaune de leader de la course.

Lars Boom : « J’ai tout donné »

J’ai mis toute l’énergie que j’avais pour aller chercher un résultat. Ce parcours était fait pour moi, avec cette petite ascension au début, et ensuite un tronçon très roulant sur la fin. Je m’attendais à une belle performance, mais je ne pensais toute de même pas garder le meilleur chrono jusqu’à la fin de la journée. Me retrouver devant des coureurs comme Alberto Contador et Luis Leon Sanchez et porter le maillot jaune, c’est extraordinaire. J’ai déjà gagné une étape sur la Vuelta, et cela reste le moment le plus fort de ma carrière pour le moment.
Maintenant je vais tout essayer pour garder ce maillot jaune quelques jours, mais je crois qu’au bout d’un moment il deviendra très difficile de rester avec les meilleurs.

Henderson, le vif

Les nombreux mouvements de la première étape en ligne de l’édition 2010 ont débuté avec une initiative de Romain Feillu, qui a passé 146 kilomètre en tête de course avec Albert Timmer, avant de réintégrer le peloton. En fin d’étape, le peloton a été perturbé par des chutes, puis bousculé par l’équipe Caisse d’Epargne qui a provoqué une cassure à l’avant. Dans le petit groupe qui a notamment « piégé » Alberto Contador et Levi Leipheimer, le Néo-Zélandais Gregory Henderson a été le plus vif au sprint et remporte sa première étape sur Paris-Nice. Le maillot jaune reste toutefois sur les épaules de Lars Boom.


Deux hommes en tête
Romain Feillu, inspiré par son statut de « régional de l’étape », lance la première attaque de la journée au kilomètre 3. Il est rapidement rejoint par le Néerlandais Albert Timmer, avec qui il s’apprête à passer une bonne partie de la journée. Les deux hommes creusent rapidement un écart conséquent de 6’20’’, atteint au kilomètre 32. Le vent qui pousse le peloton à vive allure favorise le déclenchement d’une première accélération orchestrée par la formation Rabobank, à partir du km 53. Sur la ligne du sprint intermédiaire, où le maillot jaune s’empare d’une seconde de bonification et d’un point restant en jeu, le peloton a réduit son retard à 2’35’’.

Rabobank, avec Astana
Secondés par les coureurs d’Astana, les équipiers du maillot jaune Lars Boom lancent épisodiquement des accélérations qui provoquent des cassures dans le peloton. Les coureurs momentanément piégés parviennent toutefois à rétablir la situation, mais les différents mouvements ont compromis les projets de R.Feillu et Timmer. Au kilomètre 131, leur avantage tombe même en-dessous d’une minute.

Boom en appétit
Impressionnant sur le prologue, Lars Boom montre à nouveau un appétit féroce. Au sprint intermédiaire d’Herbault (km 145), le maillot jaune se rue à nouveau sur le point et la seconde de bonification à prendre. Quatre kilomètres plus loin, l’aventure s’achève pour Romain Feillu et Albert Timmer, après 146 kilomètres passés en tête.

Gilbert entreprenant
Les cinquante kilomètres restant à couvrir laissent des opportunités pour des attaquants souhaitant se déclarer à distance. C’est le cas de Philippe Gilbert (OLO), qui lance une offensive à 41 kilomètres de la ligne, en compagnie de Tom Veelers (SKS). Le nouveau duo de tête progresse vers la ligne avec une minute d’avance, sans parvenir à se détacher significativement. Le rythme rapide entretenu par les équipes Rabobank, Caisse d’Epargne et Astana occasionne plusieurs chute sur les routes étroites de la fin de l’étape. Troisième du classement général, Levi Leipheimer se retrouve momentanément à terre, tout comme Samuel Sanchez (EUS) et Damiano Cunego (LAM).

Caisse d’Epargne casse tout
Dans le final, l’équipe Caisse d’Epargne lance une offensive et provoque une cassure à 16 kilomètres de l’arrivée. Un groupe de 17 coureurs se dégage avec LL.Sanchez, Garcia Acosta, Gutierrez, Valverde (GCE), Martin (HTC), Kreuziger (LIQ), Boom (RAB), Roche (ALM), Millar (GRM), Bole (LAM), Ivanov, Kolobnev (KAT), Henderson (SKY), Marcato (VAC), Galland et Lemoine (SAU). A 5 kilomètres de l’arrivée, les « piégés » accusent un retard de 25’’. Ils ne rejoindront jamais les attaquants opportunistes de ce final. Alberto Contador, victime d’une chute à 3 km de la ligne, limite les dégâts comptables mais devra maintenant récupérer de douleurs à la jambe gauche. La victoire d’étape se joue ensuite dans le dernier kilomètre, où Ivanov se déclare un peu prématurément, imité par Tony Martin. Dans les dernières longueurs, le sprint donne raison au puissant Gregory Henderson (SKY), qui fond sur le Slovène Grega Bole (LAM). Lars Boom conserve le maillot jaune, tandis que Leipheimer et Contador rétrogradent respectivement en 7ème et 8ème position du classement général, à 25’’ du Néerlandais.

Gregory Henderson : « Un sprint au ralenti »

J’avais remporté la première victoire du team Sky en Australie, c’était symboliquement important, mais gagner une étape sur Paris-Nice, c’est vraiment magnifique. J’ai l’impression d’avoir remporté un sprint au ralenti. En fait tout le monde était fatigué, après cette journée passée dans le vent. Je crois que j’étais sur un braquet de 12, mais j’avais beaucoup de mal à l’emmener.

Au moment de la cassure, j’ai vu le maillot jaune suivre les Caisse d’Epargne, et je me suis dit qu’il fallait y aller avec lui. Ensuite, pour le final je n’avais pas de coéquipier pour préparer le sprint, mais j’ai suivi les conseils de Sean Yates. Il m’a dit que le jeune de la Lampre était rapide, alors j’ai choisi de me caler dans sa roue et je l’ai passé sur la fin.

Chapeau, Bonnet !

L’arrivée envisagée par les équipes de sprinteurs dans Limoges n’a pas été contrariée par les quatre échappés du jour, qui ont été réintégrés par le peloton à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée, mais par une chute collective qui a bouleversé la donne dans le final. Bien placé au moment de l’hécatombe, Bonnet a parfaitement manœuvré Luis Leon Sanchez, qui a attaqué à 400 m de l’arrivée. Sur la ligne, il devance Peter Sagan remporte sa première victoire sur Paris-Nice. Le tenant du titre grimpe d’une place au général et s’empare également du maillot vert.


Un carré d’attaquants
Koen De Kort (SKS) se montre le plus remuant en début d’étape. Au kilomètre 4, son accélération est suivie par Mauro Finetto (LIQ), Jens Mouris (VAC) et Laurent Mangel (VAC). Les quatre attaquants sont rapidement autorisés à prendre le large. Ils atteignent dans un premier temps le sommet de la côte de Saint-Aignan, où Laurent Mangel entame la conquête du maillot à pois, avec une avance de 2’36’’. Le groupe creuse ensuite un écart maximal de 4’15’’, que les coureurs de la formation Rabobank jugent suffisamment élevé pour débuter leur travail de contrôle.

Les pois pour Mangel
Les coéquipiers du maillot jaune se contentent de garder les échappés à une distance acceptable, comprise dans une fourchette de trois à quatre minutes d’écart. Mais le ton se durcit avec l’entrée en action des coureurs de la formation Columbia, aux environs du kilomètre 140. Dès lors, l’avantage de Finetto (LIQ), Mouris (VAC), Mangel (SAU) et De Kort (SKS) tombe à 1’30’’ au km 150. L’échappée semble condamnée, mais survit assez longtemps pour permettre à Laurent Mangel de s’assurer la tête du classement de la montagne avec les points pris au sommet de la côte de Maison Neuve (km 156).

Gautier en solo
A 30 km de la ligne, l’écart en faveur des attaquants n’est plus que de 35’’. Dix kilomètres plus loin, Laurent Mangel persiste en solitaire, mais son maigre avantage de 15’’ ne lui autorise que peu d’espoirs. Il est repris au km 183, mais tente de garder sa place à l’avant-garde du peloton pour aller chercher deux points supplémentaires au sommet de la côte de Nieul (km 190). C’est chose faite avec une deuxième place au sommet, derrière Cyril Gautier (BBO), qui a tenté une sortie anticipée en solitaire. A 8 kilomètres de la ligne, Gautier s’accroche à une quinzaine de secondes d’avance et table sur d’éventuelles hésitations de la part des équipes de sprinteurs. Mais les coureurs de la formation Saur-Sojasun ne tergiversent pas : Gautier est réintégré à 4 km de la ligne.

Casper et T.Martin à terre
Le sprint se prépare donc dans le final avec l’implication totale des coureurs de Saur-Sojasun. Mais dans le dernier kilomètre, une chute collective, dans laquelle sont notamment pris Jimmy Casper et Tony Martin, désorganise totalement la confrontation finale. Dans ce contexte de confusion, William Bonnet se précipite et remporte sa première victoire sur Paris-Nice, devant le benjamin du peloton, Peter Sagan. LL.Sanchez, qui s’est lui aussi extirpé de l’hécatombe, prend la troisième place et les trois secondes de bonification qui vont avec. Le tenant du titre prend également la troisième place du général, derrière Lars Boom, toujours maillot jaune, et Jens Voigt, deuxième.

William Bonnet : « La plus belle de ma carrière »

Il y avait beaucoup de tension dans le peloton à la fin de l’étape. Dans les derniers kilomètres, cela frottait beaucoup, car les Columbia essayaient de placer Greipel et les Liquigas travaillaient pour Chicchi. Au moment de la chute, j’étais plutôt bien placé, environ en 15ème position. J’ai réussi à éviter les coureurs qui sont tombés, et ensuite j’ai pris la bonne roue, celle de Luis Leon Sanchez. Il a attaqué à environ 400 mètres de la ligne, et sur la fin j’ai réussi à le passer. Les cent derniers mètres étaient très durs mais j’ai tout donné, je me suis accroché et ça a marché.
C’est la plus belle de ma carrière. Auparavant j’ai beaucoup travaillé pour Thor Hushovd à l’époque du Crédit Agricole, et depuis que je suis chez Bouygues Télécom j’ai plus de liberté pour jouer ma propre carte. Alors j’espère qu’il y en aura d’autres encore plus grandes. Mon prochain objectif, c’est de me montrer performant sur les prochains grands rendez-vous, Milan - San Remo, le Tour des Flandres et surtout Paris-Roubaix.

CLASSEMENT GÉNÉRAL INDIVIDUEL AU TEMPS

Très joli topic mais... à quand les pronos ??? : :

salut Mat la je laisse les experts , s il y en a : :

Je m'y connais pas mal en cyslime, mais c'est dur a trouver le gagnant d'une etape, ya tellement de possibilité et une crevaison est vite arrivée etc... je pense le mieux est de Layer pour ce genre de sport a moins d'etre sur de son Back

Le coup du Pistolero

Comme en 2007, Alberto Contador remporte l’étape menant le peloton à Mende, à la faveur d’une accélération imparable placée à 1,6 kilomètre de l’arrivée. Cette fois-ci, il endosse le maillot jaune, avec un avantage de 25’’ au classement général sur Alejandro Valverde, le plus résistant de ses rivaux dans l’explication du jour.


Un groupe de sept coureurs en tête
La sortie de Maurs inspire les attaquants, et notamment le remuant Albert Timmer (SKS), plusieurs fois repris par le peloton dans les premiers kilomètres. C’est ensuite Jérôme Pineau (QST) qui lance le mouvement décisif au kilomètre 10. Il est rejoint par six coureurs au km 12 : Loubet (ALM), Nieve (EUS), Moinard (COF), Marcato (VAC), Marino (SAU) et Timmer (SKS). Le groupe progresse jusqu’à obtenir une avance de 5’20’’ sur le peloton au kilomètre 55.

Astana, en action à la mi-course
La présence de sept coureurs à l’avant incite les coureurs de Saxo Bank à maintenir un écart raisonnable avec l’échappée, entre trois et quatre minutes. Mais à la mi-course, les équipiers d’Astana se chargent d’accélérer pour emmener leur leader dans les meilleures conditions pour le final du jour. Dès lors, la situation se complique pour les attaquants, qui passent avec 1’30’’ d’avance sur le peloton à 20 km de l’arrivée. Leur aventure s’achève à 11 km de l’arrivée.

Contador à l’attaque
Les équipes se concentrent ensuite sur l’explication finale attendue dans la côte de la Croix Neuve. A 2 km de l’arrivée, Christophe Le Mevel se lance le premier dans une offensive, mais la réplique d’Alberto Contador, à 1,6 km de la ligne, met un terme aux débats. L’Espagnol s’éloigne avec aisance. Ses compatriotes Alejandro Valverde, Joaquin Rodriguez et Samuel Sanchez sont les plus résistants face à l’attaque du leader d’Astana, mais accusent tout de même un retard de plus de dix secondes à l’arrivée. Contador endosse à Mende le maillot jaune, avec 25’’ d’avance sur Valverde au classement général, et 28’’ sur Kreuziger.

Alberto Contador : « La course commence maintenant »

« J’aurais voulu essayer d’attaquer plus tôt pour prendre un peu plus de temps, mais c’est toujours très difficile de prévoir la façon dont une course se déroule dans la final. L’important, c’est que j’ai réussi à le faire, et que j’ai maintenant le maillot jaune. Il est vrai que j’ai vécu un début de Paris-Nice très difficile en raison de la chute. Mais pour moi la course commence maintenant, et il me reste trois jours qui seront certainement très difficiles ».

CLASSEMENT DE L'ÉTAPE INDIVIDUEL AU TEMPS

CLASSEMENT GÉNÉRAL INDIVIDUEL AU TEMPS

Sagan voit double

L’étape d’Aix-en-Provence se présentait comme une invitation pour les ambitieux. Sur le final de cette course mouvementée et ouverte, notamment marquée par une bordure orchestrée par l’effectif d’AG2R, c’est un des coureurs les plus entreprenants du peloton qui s’est distingué. Peter Sagan, le vainqueur surprise d’Aurillac, a surgi dans les deux derniers kilomètres d’un groupe d’une cinquantaine de coureurs pour aller chercher une deuxième victoire sur Paris-Nice, pour sa première participation à l’épreuve.


Champion à l’avant
Le rythme rapide du peloton interdit en début d’étape la formation d’une échappée. Ce n’est qu’avec l’ascension menant au col de Murs que les attaquants parviennent à se détacher. Sylvain Chavanel (QST) tente sa chance le premier, sans succès. Dans la deuxième partie de la montée, Dimitri Champion (ALM) se montre plus convaincant et franchit le col en tête avec une dizaine de secondes d’avance sur Amaël Moinard, qui poursuit la chasse aux points débutée la veille. Les efforts de Champion sont toutefois anéantis au km 55, où il réintègre le peloton.

Les pois pour Moinard
Les coureurs français continuent de signaler avec une initiative de Maxime Bouet (ALM) au km 59. Suivant sur la liste des ambitieux, Pierrick Fédrigo attaque aux abords de la côte de Lacoste, mais ne passe que 14 kilomètres en tête. Le leader de Bouygues Telecom est repris dans la descente après la côte de Bonnieux, où Amaël Moinard s’assure le maillot à pois. Le défilé continue à l’avant avec une sortie temporaire de Leonardo Duque (COF) à partir du km 97. Mais un groupe plus conséquent de dix coureurs fond rapidement sur lui. C’est de cette petite bande que s’extrait un trio lancé par Sylvain Calzati (SKY), avec Carlos Barredo (QST) et Volodymir Gutsov (CTT).

Le coup de bordure d’AG2R
Un moment accompagnés de Reine Taaramae (COF), les trois hommes passent à 25 kilomètres de l’arrivée avec une avance de 33’’ sur le peloton, qui ne leur autorise que peu d’espoirs, l’équipe Liquigas ayant nettement augmenté l’allure de la poursuite. Trois kilomètres plus loin, c’est une offensive orchestrée par l’équipe AG2R qui met fin à l’aventure du trio, et qui coupe en même temps le peloton en deux. Parmi les « piégés », les coureurs de Bbox Bouygues Télécom ont entrepris la poursuite, mais passent à 3 km de l’arrivée avec un retard de 1’30’’.

Sagan répond à Le Mével
Dans le peloton de tête comptant environ une cinquantaine de coureurs, Christophe Le Mével lance une accélération à 2 km de l’arrivée, mais Peter Sagan réplique immédiatement. Le plus jeune coureur du peloton s’engage dans un effort solitaire violent, mais n’a qu’une cinquantaine de mètres d’avance à la Flamme Rouge sur Le Mével et le reste du peloton. Malgré tout, le coureur de Liquigas s’accroche à cette maigre marge et résiste jusqu’à la ligne au retour des sprinteurs. Il signe sa deuxième victoire sur Paris-Nice après son coup d’éclat d’Aurillac, et remonte du même coup à la huitième place du classement général.

Alberto Contador : « Comme une journée avec trois cols de catégorie 1 ! »


Cette étape a été terrible, nous avons attendu pendant 100 kilomètres qu’une échappée se forme, et elle a duré 10 kilomètres ! Dans ces circonstances, c’est comme si nous avions passé une journée avec trois cols de première catégorie. Et du coup, c’est presque impossible pour une équipe de contrôler seule la course. Maintenant j’ai le maillot de leader, mais je sais que l’étape de demain sera très difficile. Elle est d’abord très longue, avec 220 kilomètres, et il y a encore plusieurs coureurs qui sont ambitieux et qui essaieront d’attaquer.

Quant à Peter Sagan, c’est un coureur incroyable. Je crois que l’on va vite le retrouver sur d’autres courses, et qu’il deviendra un rival à surveiller.

Tondo, jusqu’au bout

Sur la plus longue étape de Paris-Nice 2010, un groupe d’échappée de 23 coureurs s’est constitué avec des pointures du peloton comme T.Martin, Sy.Chavanel, Leipheimer, Cunego et Casar. Parmi eux, c’est l’Espagnol Xavier Tondo qui s’est montré le plus entreprenant dans la montée menant au col de Vence. Le nouveau coureur de Cervélo Test Team, qui dispute son premier Paris-Nice, a d’abord dû résister à la menace de Damiano Cunego dans le final, puis au retour du groupe maillot jaune. Au terme de cet effort de plus de 30 kilomètres, il s’impose avec une marge de 6’’ sur Valverde, vainqueur d’un sprint pour la deuxième place qui lui permet de se rapprocher à 14’’ de Contador au classement général.


23 coureurs en tête
Le rythme rapide du peloton en début de course interdit aux éventuels attaquants de prendre le large. Le premier mouvement d’envergure est initié par Tony Martin (THR) dans la côte de Barjols. Dans son sillage, un groupe imposant se forme avec 23 coureurs au total, au kilomètre 40, avec Perget (GCE), Sorensen (SAX), Sy.Chavanel, Seeldrayers (QST), Fofonov (AST), T.Martin, Montfort (THR), Tondo (CTT), Van den Broeck (OLO), Casar, Cherel (FDJ), Leipheimer, Machado (RSH), Champion (ALM), Sicard (EUS), Cunego (LAM), Kolobnev, Vorganov (KAT), Gautier, Turgot (BTL), Cummings (SKY), Moinard (COF) et Geschke (SKS).

Ecart maximal : 2’10’’
Le groupe atteint un premier avantage de 1’50’’ au kilomètre 68, mais ne bénéficie pas longtemps de l’indulgence des équipes Garmin, Astana et Caisse d’Epargne, qui décident de contrôler la situation avec fermeté. La présence de Sylvain Chavanel, 14ème du classement général au départ de l’étape, incite les équipiers du maillot jaune à maintenir l’échappée à distance raisonnable. Le leader de la formation Quick Step profite des deux premiers sprints intermédiaires pour empocher six secondes de bonification, mais la poursuite n’est pas encore réellement lancée. L’écart atteint même 2’10’’ au passage au kilomètre 150.

Double accélération de Tondo
L’explication débute dans l’ascension menant au col de Vence, que le peloton aborde avec 1’50’’ de retard sur le groupe de tête, dont la décomposition commence rapidement. Après la défection de Seeldrayers, c’est au tour de T.Martin, Geschke, puis de Moinard et Sicard de lâcher prise. A mi-ascension, Tondo (CTT) précipite la création d’un trio de tête avec Cunego (LAM) et Gautier (BTL), qu’il lâche sur une deuxième accélération un kilomètre plus loin. L’Espagnol insiste et passe en tête au col de Vence, pendant que ses anciens compagnons sont tous réintégrés par le groupe maillot jaune, à l’exception de Cunego (LAM) et de Gautier (BTL).

Des bonifs pour Valverde
A la bascule, il reste 32,5 km à parcourir pour Tondo (CTT), avec Damiano Cunego comme premier poursuivant, et un peloton d’une cinquantaine de coureurs à ses trousses. Mais le leader de la Lampre fait les frais de la poursuite menée par Caisse d’Epargne et réintègre le groupe à 7 km de l’arrivée. Tondo n’a alors plus que 25’’ d’avance. Il tire parti des hésitations de ses poursuivants. Un groupe d’attaque essentiellement français, initié par Thomas Voeckler à 4km de la ligne, tergiverse un peu trop pour mener à bien sa poursuite. Pendant ce temps, Xavier Tondo poursuit son effort et franchit la ligne en solitaire avec 6’’ d’avance sur Alejandro Valverde, vainqueur du sprint pour la deuxième place, et surtout des 6’’ de bonification. Le Murcian n’est plus qu’à 14’’ de Contador au classement général à la veille de l’arrivée.

Xavier Tondo : « Avec 15’’ d’avance, c’était très dur »

C’était une étape très difficile, sur laquelle nous avons roulé à un rythme très rapide, comme hier. Cette fois-ci j’ai eu l’occasion de prendre l’échappée et même s’il y avait beaucoup de monde, j’ai voulu essayer. Ensuite lorsque j’ai attaqué je me suis retrouvé avec Damiano Cunego à mes trousses, et je savais très bien que j’aurais eu très peu de chances de m’imposer si nous terminions tous les deux. Ensuite dans tout le final j’avais 15’’ d’avance sur le peloton, c’était très difficile et stressant mais je me suis accroché. C’était très dur.
Il s’agit de ma 10ème victoire professionnelle, mais cette année je cours pour la première fois avec une équipe de ce niveau, et c’est même la première fois que je dispute une course importante. Pour moi c’est donc incroyable, c’est bien sûr ma plus belle victoire.

Contador Imperator


Malmené en début de semaine en raison d’une chute et d’un piège tactique tendu par l’équipe Caisse d’Epargne dans l’étape de Contres, Alberto Contador a su retrouver les sensations suffisantes pour prendre les commandes de la course à Mende. L’Espagnol a ensuite dû défendre sa position jusqu’au dernier jour, qu’il a entamé avec un avantage infime de 14’’ sur son principal rival, Alejandro Valverde. Dans la boucle autour de Nice, Contador a dû répondre aux attaques de Valverde et de LL.Sanchez, mais aussi de Joaquin Rodriguez. Au final, il remporte Paris-Nice pour la deuxième fois après 2007, année où il s’était également imposé sur le Tour de France. L’ultime étape a été remportée par Amaël Moinard, vêtu du maillot à pois de meilleur grimpeur et auteur d’un sprint victorieux disputé avec son compatriote Thomas Voeckler.


LL.Sanchez grappille une place
Le début de l’étape est consacré à la préparation du sprint intermédiaire de Plan du Var (km 18,5), où Alejandro Valverde peut saisir l’occasion de se rapprocher d’Alberto Contador au général. Dans ce contexte, les initiatives de Boom (RAB) et de Mouris (VAC) au km 2, puis de Machado (RSH) et El Farès (COF) au km 8 sont vite réprimées. C’est en définitive Peter Sagan qui se rue sur les points en jeu, pour consolider son maillot vert, tandis que LL.Sanchez grimpe d’un rang dans le classement général en dépassant Kreuziger grâce à deux secondes de bonification.

Voeckler à l’attaque
Après Sylvain Chavanel (QST) et Jean-Christophe Péraud (OLO), le rival principal de Contador tente lui aussi une brève offensive dans la montée vers le col de Porte. Mais l’ascension est surtout mise à profit par Thomas Voeckler (BTL) et Amaël Moinard (COF), qui se détachent dans les deux derniers kilomètres et passent au sommet avec 20’’ d’avance sur un groupe maillot jaune réduit à une cinquantaine de coureurs.

Rodriguez attaque le premier
Momentanément suivis par Christophe Riblon (ALM), les deux attaquants se détachent la descente, puis abordent la montée vers la Turbie avec 2’25’’ d’avance sur le peloton. Au sommet, l’écart reste plutôt confortable, avec 1’55’’ en faveur de Voeckler et Moinard. L’ascension vers le col d’Eze reste la dernière occasion de bouleverser la hiérarchie et de déstabiliser Contador. Joaquin Rodriguez se déclare le premier en accélérant à mi-ascension, mais le leader du général réagit immédiatement, suivi de Valverde. Le trio termine la montée et franchit le col avec 16’’ de retard sur le duo de tête, momentanément perturbé par une accélération de Voeckler.

Moinard, sur la ligne
Les deux Français se présentent dans la descente avec un défi : résister au retour du groupe maillot jaune, qui se reconstitue avec une quinzaine de coureurs. Parmi eux, on trouve autant de prétendants à une victoire d’étape que de leaders désireux d’améliorer leur position au classement général. Malgré les initiatives de Rodriguez, de Brajkovic ou encore de LL.Sanchez, Voeckler et Moinard passent à 2 km de l’arrivée avec une avance de 14’’. Sous la Flamme Rouge, une explication pour le gain de l’étape se prépare : Thomas Voeckler attaque le premier, à 400m de la ligne, mais Amaël Moinard, idéalement placé, surgit dans les dix derniers mètres pour passer son rival. Le coureur de Cofidis ajoute une victoire d’étape au maillot à pois qu’il remporte sur Paris-Nice. Valverde, qui remporte le sprint du peloton, n’empoche que quatre secondes de bonification. Insuffisant pour rejoindre Alberto Contador, qui gagne pour la deuxième fois la Course au soleil.

Amaël Moinard : « J’ai eu raison, puisque j’ai gagné »

J’étais déjà super content avec mon maillot à pois, et avec la victoire d’étape en plus c’est extraordinaire. C’était une journée difficile avec Thomas, car nous n’avions pas beaucoup d’avance et en plus il a attaqué dans la montée vers le col d’Eze. Je ne me suis pas inquiété car je connais bien le col, et j’avais confiance pour revenir sur lui, j’ai écouté mes sensations. Ensuite dans le final il m’a mis un petit coup de pression à 2 km de l’arrivée, mais je ne me suis pas énervé. Je l’ai laissé se lancer, et je me suis calé dans son sillage pour le passer sur la ligne d’arrivée. J’ai eu raison, puisque c’est moi qui ai gagné.

Alberto Contador : « Une libération »

C’est très difficile de gagner Paris-Nice, et ça l’est encor plus lorsqu’on est le coureur le plus surveillé de la course. Je voulais absolument gagner, et c’est une libération aujourd’hui car cette étape était très tendue très nerveuse. J’ai dû répondre à toutes les attaques, et cd’était très indécis. Avec l’écart qu’il y avait, cela aurait tout de même été dommage de perdre Paris-Nice sur des bonifications, alors il a fallu être très attentif.
Je me rends compte qu’au fur et à mesure, je prends de la maturité, et en plus je continue de gagner des courses. Alors même si l’équipe était un peu juste ici, j’espère qu’elle aura élevé son niveau d’ici au Tour de France et qu’elle me permettra de gagner à nouveau. Cet été il y aura 7 ou 8 coureurs qui, chacun avec leurs atouts, seront des prétendants à la victoire finale.

Dam's a écrit:

salut Dam's de rien ca me fait plaisir