cuche

Le 20/01/2012 à 16:00:00
Ski alpin-Kitzbühel
Cuche, dernier assaut au mythe
Après avoir annoncé sa retraite en fin de saison jeudi, le Suisse, 37 ans, vise un record à Kitzbühel : remporter une cinquième descente sur la mythique Streif (samedi 11h30). Si la météo le permet...

Didier Cuche s'apprête à vivre ses dernières sensations fortes à Kitzbühel.
Didier Cuche s'apprête à vivre ses dernières sensations fortes à Kitzbühel.
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L'endroit est propice aux légendes et Didier Cuche y a écrit la sienne. Kitzbühel, son ambiance de kermesse, ses 50 000 amateurs de frissons et de bière, sa Streif, terrible descente à pic qui soulève les coeurs et secoue les échines. Ici, la saison de ski trouve son sommet. A fortiori cette année où les J.O. et les Championnats du monde font relâche. S'il en est une que les descendeurs rêvent de gagner, c'est celle-là. Cuche, lui, l'a déjà fait quatre fois (1998, 2008, 2010, 2011), en plus d'une victoire en super-G (en 2010). Il se sent ici chez lui, à tel point qu'il a décidé jeudi d'y officialiser sa retraite prochaine en fin de saison. Il espère que cette annonce va l'aider à «avoir l'esprit plus clair sur mes dernières courses».
«Ici, j'ai déjà quatre victoires. Alors, j'ai juste le droit, et non l'obligation, de gagner encore une fois. »Car le Suisse, quadruple vainqueur du globe de la discipline (2007, 2008, 2010, 2011), a eu les idées bien encombrées la semaine passée à Wengen. Après une entame rêvée à Lake Louise (1er) et des descentes en retrait (9e à Beaver Creek ; 8e à Bormio), il espérait s'offrir enfin un sacre à domicile, au Lauberhorn. Raté (15e). «Là-bas, je devais gagner, tout le monde voulait me voir gagner et moi-même je m'étais mis beaucoup de pression, reconnaît-il. Le fait d'être élu Suisse de l'année (2011) m'a aidé à guérir les plaies. J'ai pris le temps de passer en revue tout le week-end, d'analyser les choses et j'ai basculé sur Kitzbühel. Ici, j'ai déjà quatre victoires. Alors, j'ai juste le droit, et non l'obligation, de gagner encore une fois. »
«Je suis poussé dans mes retranchements»
Et puis, ici, il connaît et apprécie les moindres recoins de la Streif. Il l'a démontré dès les entraînements (il a notamment dominé le second). «C'est une piste où je suis obligé de donner le meilleur de moi-même, où je suis poussé dans mes retranchements. Ça me réussit bien. J'espère que ça va continuer. Ça n'est pas seulement la piste : être le Suisse qui vient sur les terres autrichiennes, ça aide beaucoup à être plus décontracté qu'au Lauberhorn. Je suis celui qui chasse et pas le chassé. Je ne pense pas que je sous-estime la Streif mais je suis très serein au départ. Il y a des courses où je suis bien plus nerveux parce que je sais que pour gagner il va falloir faire la course parfaite, prendre des risques démesurés pour faire la différence alors qu'ici, la différence se fait déjà par la piste sélective, qui demande beaucoup de courage. Mon expérience m'aide à être parmi ceux qui sont devant. »
Elle est loin l'époque où en 1996, petit jeunot, Cuche avait découvert tétanisé les lieux, regardé la ronde des hélicos ramassant les blessés (quatre) sur un premier entraînement conclu, largué à plus de 8'' (22e en course). Le Suisse, à 37 ans, fait ses adieux avec, dans le viseur, l'incroyable record : dompter une cinquième fois cette descente-là, quand Karl Schranz et Franz Klammer sont restés bloqués à quatre. Si la météo est enfin conciliante - pluie et neige ont déjà annulé le super-G vendredi et menacent le rendez-vous phare de l'hiver -, il est encore temps d'ajouter une ligne à sa légende.

J.-D.C., à Kitzbühel