Et si la courbe du déraisonnable dans le foot commençait à chuter? En dehors du Real Madrid de Florentino Pérez et du Manchester City d’Al Mubarak, les signes du fléchissement économique de la sphère footballistique ne sont pas anodins. Certaines attitudes commencent à évoluer, comme pour tirer un trait sur le passé et rectifier le tir avant que la bulle explose?
La crise économique est passée par là et tous les acteurs regardent de plus près leurs dépenses. Ainsi, France Télévisions a acquis les droits de la Coupe de la Ligue à un montant inférieur au dernier appel d’offres. En Angleterre, le diffuseur Setanta, en cessation de paiement a vu son lot de diffusion racheté par ESPN. En France, les clubs ont fait signer 1/3 de contrats en moins par rapport à l’année dernière à la même période. Jean-Michel Aulas, conscient de la tournure du marché des transferts serait aujourd’hui prêt à laisser partir Benzema pour moins de 40M€ quand il en évoquait 80 l’été dernier. Et je ne parle pas des clubs au bord de la faillite et de ceux qui ont été rachetés.
Et puis, il y a Maurizio Zamparini. Le président totalement cinglé de Palerme, changeant d’entraîneur comme de chemise, a mis les pieds dans le plat jeudi avant une réunion de la Ligue professionnelle de Football (Lega Calcio). La proposition de Zamparini est simple : demander à tous les présidents de réduire les salaires de 30%. Pour lui, c’est la première chose à faire que de s’attaquer aux salaires. Ce à quoi a répondu le très influent Galliani (second de l’Ac Milan) « Je serais bien d’accord mais c’est Zamparini qui viendra l’annoncer aux joueurs du Milan« . Car tout le problème est là.
Toucher aux salaires des joueurs c’est se les mettre à dos. En Angleterre Andreï Arshavin a très peu goûté à la récente décision du gouvernement Brown d’augmenter les taxes sur les salaires supérieurs à 170.000€/an. Désormais ceux-ci sont imposés à hauteur de 50%, ce qui provoque la colère du milieu de terrain Russe, qui déconseille désormais à ses collègues de signer en Angleterre. Il a même, via son impitoyable agent Dennis Lachter, réclamer une deuxième fois en six mois une augmentation de salaire pour compenser cette taxe. Il est vrai qu’à Londres, avec 45.000€ hebdomadaires, il est dur pour Arshavin de survivre et, passer de 13% en Russie aux 50% anglais, lui semble inconcevable.
Si les Anglais ont franchi le pas, ce n’est pas le cas des Rspagnols. Le parti socialiste espagnol allié aux Verts, indépendantistes républicains, communistes et divers partis d’extrême gauche, avait décidé de modifier la loi fiscale prévoyant de taxer plus lourdement les hauts revenus, dont ceux des footballeurs étrangers. Oui, vous avez bien lu « footballeurs étrangers» puisqu’ils étaient imposés à hauteur de 24% pendant que les Espagnols était taxés à 43%. Cette loi au nom chaleureux de « Loi Beckham» – premier footballeur a en avoir profité en 2003 – n’a cependant pas été modifiée, le Parti Socialiste retournant sa veste en cours de route.
José Luis Rodriguez Zapatero avait trouvé les montants des transferts de C.Ronaldo (93 millions d’euros tout de même) et Kaka excessifs, comme le président de l’UEFA, la majorité des entraîneurs de football, une large partie des supporters de foot et tous les non amateurs de ce sport. L’indignation semble donc le sport favori des socialistes, quant à l’action, il faudra attendre les passements de jambes de l’ailier portugais au Bernabéu. Pas avant. D’ici là, cap sur le foot business…
article de: lepost.fr